En quel mode êtes-vous ?
Je vise très souvent l’ahurissant charabia branchouille que nous imposent les médias, où ne sévissent guère que des incultes, du haut en bas de l’échelle sociale. Or jamais encore je n’ai pris pour cible ce tic agaçant consistant à dire qu’on est « en mode » de ceci ou de cela. Remédions à cette carence. En vrac, vous pouvez être en mode écoute envers vos enfants (si vous avez le malheur d’en avoir et de les écouter), enfants qui, de leur côté, sont forcément en mode réaction voire en mode révolte ; après un accident, si vous êtes chanceux, vous vous trouverez en mode survie ; si vous avez cette chance d’avoir ENCORE un travail, vous êtes évidemment en mode travail – veuillez m’excuser si j’emploie un terme aussi désuet que travail, attendu qu’aujourd’hui, on ne travaille plus, on BOSSE – ; les syndicats sont perpétuellement en mode négociation avec le gouvernement. Et moi-même, qui ne prends rien au sérieux, je suis de façon permanente en mode raillerie ou en mode oxymore, selon les heures. La prochaine fois, dans mon collimateur, je verrais bien le mot logiciel, c’est tentant, puisque les politiques invitent constamment leurs adversaires à changer de logiciel (pour prendre un antivirus ?).